« En matière de transport, il n’y a pas de solutions énergétiques à taux 0. »
Avec l’augmentation de la population mondiale et les problématiques environnementales actuelles, les réflexions autour de la mobilité de demain s’activent. Qu’en est-il des actes ? D’après Jean-Pierre Corniou, DG adjoint de SIA Partners, la triple équation n’est pas simple à résoudre : s’apprêter à accueillir 10 milliards de terriens qui seront majoritairement en ville et assurer une mobilité décarbonée. On cherche à aller de plus en plus loin, et de plus en plus vite sur le rapport « efficacité de l’action » et « efficience énergétique ». Cependant, les transports du futur coûtent chers et doivent trouver une réelle utilité sociale.
Il faut également réussir à améliorer la vitesse des transports tout en conservant la sécurité des voyageurs et en réduisant l’empreinte carbone. A l’heure du cyber terrorisme, la question de la sécurité des données des utilisateurs devient cruciale. Alors que les voitures connectées sont bien présentes (Tesla par exemple), les véhicules autonomes peinent encore à trouver leur modèle autant du côté des constructeurs que de la législation. Actuellement, aucun véhicule de niveau 3, dans lequel le volant n’est plus tenu, n’est commercialisé. Comment devrons-nous également adapter nos routes, nos infrastructures et nos comportements? Les entreprises, les laboratoires de recherche et les institutions se mobilisent sur ces problématiques.
« Toulouse sera une adresse européenne de la mobilité de demain »
Toulouse est un acteur majeur en ce qui concerne la mobilité du futur, notamment grâce à la richesse de son tissu industriel. La métropole compte en effet plus de 200 entreprises dans le secteur du transport. Il était donc tout naturel pour la société Transpod de se tourner vers la ville rose pour mettre en place son projet d’Hyperloop. C’est notamment sur le site Francazal que ce train du futur va être expérimenté. Ce territoire dédié aux transports intelligents permet de faire des essais techniques, et de faire émerger de nouvelles idées.
Par exemple, une navette autonome reliant le parking de l’Oncopole de Toulouse avec le centre de soins facilitant ainsi l’accès aux patients est en projet. D’après la Métropole de Toulouse, le toulousain d’adoption Easy Mile participerait à l’appel d’offre. Plus impressionnant encore, les voitures volantes d’Urban Air Mobility (Airbus) ou de la startup EVA sont dans tous les esprits. Ces projets, privilégiant les déplacements aériens, permettraient en effet de désengorger les centres-villes tout en réduisant la pollution atmosphérique et sonore. Pour que ces innovations trouvent leur place chez les consommateurs, il faut avant tout qu’elles trouvent leur place dans la ville.
« Il n’y a pas de ville intelligente mais il y a des projets qui contribuent à l’améliorer. »
Aucun modèle de ville intelligente n’existe. On parle de Smart City pour parler de la ville de demain, pour décrire les avancées qui amélioreront notre quotidien. Pourtant, « l’humain n’a rien fait de plus intelligent et de plus durable que les villes » selon Francis Pisani, journaliste et spécialiste de la Smart City. Il est important de distinguer la ville administrative, du système urbain qui l’entoure et du flux d’échanges qu’elle suscite. Il faut réussir à voir au-delà de la ville en elle-même et regarder à quoi elle est reliée, il faut s’intéresser aux relations qu’il y a entre chaque élément.
Chaque ville ou métropole fait face à de nombreux problèmes : réduction des inégalités, diminution de la participation au réchauffement planétaire, amélioration de la démocratie ou de la qualité de vie des citoyens. Ces derniers points nécessitent de mettre l’humain au cœur de la Smart City, et au cœur des décisions. Pour cela, les métropoles comme Toulouse ou les grandes entreprises comme SNCF ou Berger Levrault s’engagent et mettent en place divers moyens de collecte d’information. Ces applications restent parfois méconnues ou peu utilisées par les citoyens.
Les transports et la ville de demain vont peu à peu changer notre mobilité mais il faut que la technologie, la législation, les infrastructures et les consommateurs avancent en même temps et dans la même direction.
A lire également : Les 6 raisons de choisir une livraison écologique